Un intéressant document de mai 2015 du Crédit foncier compare, sur 15 pays européens, le prix moyen de l’immobilier (en € par m², échelle de gauche). On y voit les points aberrants que sont le Royaume-Uni et la France, au regard de la plupart des hautes grands pays. Par exemple, le prix de l’immobilier est moitié moins cher en Allemagne (1.800 €/m²) qu’en France (3.800 €/m²). Il y a, comme pour le Royaume-Uni, le phénomène métropole mondiale, avec Paris et Londres. Mais c’est aussi dans les deux pays le résultat d’une politique immobilière calamiteuse (on rappelle que la France bat le record de l’aide publique au logement, de l’ordre de 2% du PIB et même 2,7% qui on rajoute l’aide que représente la mise en location en HLM à des prix hors marché.

L’échelle de droite du graphique fait figurer le montant de l’endettement logement des ménages propriétaires. La France est paradoxalement assez bas, signe que le parc de logement bouge assez peu et que les propriétaires portent leur patrimoine immobilier sans le mettre sur le marché. Il n’est donc pas étonnant que les ménages français aient un patrimoine immobilier net d’emprunt parmi les plus hauts d’Europe. La comparaison avec l’Allemagne est plus tranchée encore, sachant qu’à l’inverse, bien que les biens immobiliers soient deux fois moins chers, le ménage allemand propriétaire porte une dette équivalente à celle de son homologue français. C’est le ménage danois qui porte une dette très élevée : là-bas, la forte baisse des prix a débouché sur un nouvel élan d’endettement des ménages.

Enfin, le cas de l’Espagne est saillant : le prix de l’immobilier y est très bas, signe de la violente chute du marché immobilier lors de la crise, alors que le ménage espagnol reste assez fortement endetté, en particulier en proportion de son revenu disponible.