Dans notre monde en changement permanent, toutes les organisations ont en commun la nécessité de se transformer en continu. Pour autant, les changements sont plus difficiles à mener à certains endroits plutôt que d’autres. Pourquoi ?

On invoque souvent la résistance au changement comme un passage obligé, inhérent à la nature humaine. Je préfère parler de caprice d’immortel.

Quelle entreprise peut avoir le luxe aujourd’hui de se croire immortelle ? Aucune. Pourtant, il faut croire que dans certaines organisations, la croyance demeure. La prise de conscience de la mort potentielle de son entreprise est un élément décisif sur l’aptitude personnelle de chacun à aborder positivement le changement. Tant que les collaborateurs d’entreprises les plus récalcitrantes aux réformes ne toucheront pas du doigt la mortalité de leur propre organisation, et donc la leur en son sein, la transformation sera empêchée. Accepter le changement, c’est envisager pour de bon l’éventualité de mourir. Impossible de faire ce chemin si une main providentielle, l’État ou autre, sauve l’institution à chaque moment critique. Fini le caprice des dieux…

 

Cet article a été publié dans le numéro 362 (septembre 2018) de la revue finance&gestion.