Dans Global Supply Chains : The Looming « Great Reallocation », Laura Alfaro et Davin Chor examinent l’effet sur les imports étatsuniens du changement de paradigme commercial entre la Chine et les États-Unis. Le graphique est saisissant.

 

 

La part de la Chine dans les imports de biens américains était à un sommet en 2017, avec 21,6 %. Cette part a baissé à 16,5 % en 2022, ce qui coïncide avec l’augmentation des parts d’imports venant du Vietnam et du Mexique. On y voit clairement l’impact des frictions entre les États-Unis et la Chine : diminution pour la Chine et réorientation de l’approvisionnement vers d’autres pays.

Mais ce n’est qu’un aspect de l’histoire. Il est fort probable qu’une partie des exports de ces pays de remplacement provient de chaines de valeur qui trouvent leur source en Chine, voire même à l’initiative de groupes chinois.

Un second graphique, tiré d’une étude du Petersen Institute (PIIE), semble confirmer ce scénario. Il se place du point de vue de la Chine et montre comment ont évolué les imports et les exports de différents partenaires commerciaux.

 

 

On voit que les exports étatsuniennes vers la Chine progressent bien, alors que les imports refluent, la balance restant fortement déficitaire toutefois. Mais Vietnam, Indonésie et Philippines voient une envolée des imports en provenance de la Chine, sans doute pour être réexportés dans d’autres pays.

La carte du commerce mondiale se modifie très rapidement.