L’ubérisation est un phénomène qui se développe fortement et touche de larges secteurs de l’économie. D’une part, cette nouvelle forme organisationnelle donne le pouvoir et une grosse part de la valeur ajoutée à l’intermédiaire entre une offre et une demande. D’autre part, l’intermédiaire ne dispose pas directement du personnel qualifié et mobilise en fonction du besoin une ressource de travail flexible au travers d’un réseau d’indépendants. Enfin, si la technologie est au coeur de la plateforme mettant en adéquation offre et demande, celle-ci peut aller plus loin en automatisant le service rendu. C’est le Model qui se développe avec Uber qui met en relation un besoin de déplacement avec des chauffeurs indépendants, et qui anticipe l’avenir du déplacement au travers d’une flotte de véhicules autonomes.
Automatisation, digitalisation et ubérisation transforment rapidement et fortement de grands pans de l’économie. De nombreux secteurs sont concernés : transports, hôtellerie, distribution, services financiers… Mais qu’en est-il des métiers et fonctions dans l’entreprise ? Dans quelle mesure les métiers de la finance d’entreprise, de la comptabilité, du contrôle de gestion sont-ils affectés et doivent-ils anticiper des évolutions à venir ?
Il y a deux ans déjà, le fonds de capital-risque hongkongais Deep Knowledge Ventures faisait entrer un algorithme dans son conseil d’administration pour apporter son avis et contribuer aux décisions d’investissement. La finance s’est fortement modernisée au cours des trente dernières années avec les systèmes d’information, mais arrivera-t-il un moment où l’on pourra se passer totalement du financier ? L’avenir est-il à une entreprise sans financier comme certains ont pu rêver d’une « entreprise sans usine » pendant un temps ? N’aura-t-elle besoin que d’experts ponctuellement, en s’appuyant sur des plateformes mettant en relation des demandes de traitement de problèmes complexes et des indépendants aux compétences pointues ?
Ce dossier vise à apporter un éclairage sur les évolutions probables à venir et les réponses qui se dessinent aujourd’hui dans un monde en transformation. l
L’avenir est-il à une entreprise sans financier comme certains ont pu rêver d’une « entreprise sans usine » pendant un temps ?