En cette fin de premier semestre traditionnellement jalonnée de rencontres au plus haut niveau international, ce mois de juin 2021 ne déroge pas à la règle, bien au contraire : réunion du G7 à Londres du 11 au 13 juin, sommet de l’Alliance atlantique (OTAN) à Bruxelles le 14 juin, sommet Biden-Poutine à Genève le 16 juin, le tout clôturé par un Conseil européen à Bruxelles les 24 et 25 juin. Mais, au-delà de leur fréquence, ces événements ont surtout consacré le retour remarqué, et remarquable, des États-Unis sur la scène diplomatique internationale, avec une volonté affichée de réaffirmer leur leadership vis-à-vis de leurs partenaires historiques, notamment l’Union européenne.
Contrairement à son prédécesseur, Joe Biden, qui y a assisté en personne, considère en effet que le multilatéralisme correspond à la fois à l’intérêt général, mais aussi, changement radical de référentiel, à l’intérêt particulier des États-Unis : il s’agit d’afficher la solidarité des grandes démocraties face à la montée en puissance de la Chine et de la Russie.
En parcourant les principaux thèmes au menu de ces rencontres au sommet, point n’est besoin d’être un expert pour se rendre compte que plusieurs d’entre eux sont déjà au centre des préoccupations des responsables financiers et devraient encore être à leur agenda au cours des années à venir : qu’il s’agisse des accords sur le climat et plus généralement sur les facteurs ESG, de l’évolution prévisible des règles et normes économiques, bancaires, comptables ou fiscales, de la cybersécurité et de la protection des données, ou encore de l’utilisation à bon escient de l’intelligence économique, les acteurs du monde de la finance jonglent en permanence avec ces paramètres en toile de fond pour piloter au mieux leurs entreprises.
Mais le retour des États-Unis dans le jeu multilatéral est surtout dicté par des considérations de politique intérieure américaine, comme c’est d’ailleurs historiquement le cas. Tout l’enjeu, pour les Européens, est de savoir s’adapter à cette nouvelle donne, et d’en profiter pour en tirer également parti en redonnant ses lettres de noblesse au patriotisme économique et à la souveraineté européenne. C’est dans ce nouveau contexte que les responsables financiers devront naviguer au mieux au cours des prochaines années. Ce dossier donne quelques clés pour y parvenir sans se brûler les ailes.